Sois sage ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille...
Combien de fois, naguère, n'ai-je répété ces mots,
Spondylarthrite ankylosante, diagnostic de mes maux,
Apparue vers trente ans, je me sentis diminué, inutile.
Inflammation chronique des articulations...
Le mal prenait des proportions inquiétantes,
Les douleurs me revenaient comme des ondulations,
Une, deux fois par jour comme la marée montante.
Sois sage ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille...*
Mélopée lancinante me hantant nuit et jour,
Médecins, spécialistes, kinés... De tout, j'ai fait le tour,
Pourquoi ne pas faire une cure de thalassothérapie?
C'était sorti comme ça dans une conversation...
Chez mon médecin traitant, lors d'une consultation,
Climat marin, eau de mer, boues marines, algues...
Sable et autres substances, sous surveillance médicale !
La mer, bruit d'une plainte indomptable et sauvage,
Combien de patrons morts avec leurs équipages...*
Combien ont disparu, dure et triste fortune,
Dans une mer sans fond par une nuit sans lune.
Mauvais souvenirs d'école, je n'aimais pas la mer !
A cause de ces vers de Victor Hugo,
Mais si je ne voulais point devenir sot...
Je devais combattre cette perception mortifère
Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis...
Alors je suis parti, vers ce morne horizon, me suis évanoui,
Huit cures de trois semaines ont été nécessaires,
Depuis deux ans maintenant, mes maux font marche arrière.
Aujourd'hui, la mer est devenue mon amie...
J'y contemple mon âme et dans son immensité infinie,
De mes mouvements,
Elle m'a rendu la liberté, me rendant moins amer,
Et je crie à tous vents,
Homme libre, tu chériras toujours la mer...*
© José Delattre - 02/10/2016
Support ; Pixabay - Photographie Pirod4D
Avertissement :
Ceci est une fiction, toute ressemblance avec des faits,
des situations ou des personnes ayant existés
serait purement fortuite...
Événement D-D M-A :"Et si l'on s'inspirait des grands poètes..."(poésie ou prose)
Contraintes: "Sois sage ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille" et "Homme libre tu chériras toujours la mer" (Charles Baudelaire)