Je connais un endroit calme,
Sous un ciel clair et lumineux ;
Un lieu que tout poète clame,
C'est un endroit béni des dieux ;
Cher aux amoureux !
C'est le vieux bois de mon enfance,
Le chant d'une rivière charmante ;
Au menu flot sur les cailloux,
Se prête à courir le guilledou,
Quand on est deux !
C'est là qu'Elle et moi nous allions,
Jouir de notre belle adolescence ;
C'est là que nous nous aimions,
Allongés dans les inflorescences ;
Au chant des oiseaux !
Qui gazouillaient de branche en branche,
Et sous les frondaisons filtraient ;
Les rayons de lumière blanche,
Que le soleil nous envoyait ;
De tout là-haut !
La belle fille aux cheveux châtains,
Dont les rayons éclairaient les seins ;
En partie cachés par la soyeuse parure,
De sa flamboyante chevelure ;
Me souriait !
Et dans ses yeux bleus rieurs,
Elle était pareille aux fleurs ;
Dans son attitude un langage,
Qui me parlait de l'amour ;
Qu'Elle attendait !
Elle et moi vivions le plus beau des songes,
Les merles et les rossignols chantaient ;
Tout près, le chant de l'eau sur les galets,
Ouvrait les portes d'un rêve où plonge ;
Un chant d'amour !
Et tandis que nous occupions nos mains,
Que nos lèvres se joignaient soudain ;
* Chaque caillou que le courant remue
Faisait entendre sa voix menue *
Au bois joli !
C'est toujours un endroit calme,
Où nous n'irons plus ensemble ;
Dans ma solitude, j'en tremble,
D'avoir perdu ma si belle dame ;
Au bois joli !
Au bois joli, où * peut-être que Mélusine,
Quand la lune, à minuit, répand comme à foison
Sur les gazons, ses perles fines,
S’éveille et lentement décroise ses pieds d’or,
Et, suivant que le flot anime sa cadence,
Danse encor, et danse ! *
* ... * dernières rimes empruntées à la poésie
"Le Chant de l'Eau" d'Émile Verhaeren !
© José Delattre
Tous droits réservés
13/06/2020
Tous droits réservés
13/06/2020
Extrait Recueil "Auprès de mon Arbre"